Bon j'attend votre avis, je l'ai déjà posté sur mon forum mais casiment personne ne l'a commenté alors...
Waylander
Chapitre 1
Ce soir là la nuit était noire, une nuit sans lune. Ce soir là c'est Dakeyras qui tenait la garde. Rien de plus éprouvant que de rester éveillé entre deux et cinq heures du matin. Les ténèbres l'entouraient et c'est sans résister qu'il se laissait somnoler lorsqu'il entendit un bruit sur le chemin. Il se leva subitement en empoignant son épée mais quand il aperçu la silhouette humaine il était déjà trop tard. Il voulu crier l'alerte mais son cris se transforma en un râle de douleur, le carreau planté dans la gorge avait transpercé la veine porte et du sang jaillissait déjà abondamment. Un deuxième carreau vola, et il toucha sa cible. Le deuxième garde tomba dans un fracas qui réveilla sans mal le reste du groupe. Déjà ceux ci sautaient sur leurs épées en voyant les cadavres de ceux qui avaient été leurs compagnons et leurs frères d'armes mais aucun d'eux n'aperçut jamais leur assassin. Il n'entendirent qu'un murmure: "Danse, lame noire, danse" puis tous périrent dans un brouillard de sang.
L'assassin était grand et entièrement vêtu de noir. On ne pouvait voir de son corps que son sombre visage. Il s'assit à coté du tas de cendre, après avoir scrupuleusement scruté les alentours et récupéré ses carreaux dans les corps sans vies de ces ennemis, puis raviva le feu. Celui çi prit très rapidement, comme animé par quelque magie agissant sur ce monde. Il sortit de sa ceinture un petite arbalète, véritable merveille d'ingénierie qu'il avait fait faire sur mesure par un horloger à Egel. Certes elle lui avait coûté une petite fortune mais lui avait par la suite sauvé tellement de fois la vie, et en avait pris tellement d'autres. Il remis les deux carreaux en place, replia doucement les bras puis la rangea sur la ceinture. Machinalement il ramassa son épée et l'essuya sur les vêtements d'un cadavre. Il sortit ensuite une pierre à aiguiser qui rendit rapidement à la lame son si terrible tranchant. Il se releva et s'apprêtait à aller chercher son cheval laissé en contre bas lorsque des paroles, sorties de la nuit, se firent entendre:
- Comptez-vous me laisser là l'ami ?
L'homme qui avait parlait était attaché à un arbre. Il était entièrement vêtu de blanc, ou du moins l'avait été. Maintenant ses vêtements étaient sales et en de nombreux endroits déchirés. L'assassin, par habitude, pouvait parfaitement le reconnaître dans les ténèbres. Il avait le crâne rasé et portait un oeil d'or en pendentif. Ce devait être un prêtre. De plus son anneau indiquait clairement qu'il faisait partie d'un des ordres les plus respecté, du moins en Vagria. Il l'avait déjà remarqué tout à l'heure mais quel danger pouvait bien représenter un prêtre qui avait jurer de préserver la vie, entrain de dormir attaché à un arbre. De plus il n'avait pas d'arme.
- Pourquoi ne le ferai-je pas ?
Mais sans même lui laisser le temps de répondre il se rapprochait pour le détacher. Son instinct lui disait le contraire et il avait toujours suivi son instinct mais là, c'était différent, il n'aurait pas pu expliquer pourquoi.
- Merci, auriez-vous un peu d'eau je vous pris ?
- Mon cheval est à deux cents mètres d'ici, je reviens.
Quelques minutes plus tard il revint avec un magnifique étalon noir, chargé d'un sac de chaque coté et de quelques couvertures. Il prit le plus petit d'entre eux et en sortit une gourde qu'il lança au prêtre, puis un sac de viande séchée.
- Tiens, mange pour reprendre des forces, je ne vais pas pouvoir rester avec toi longtemps. C'est du daim. La viande est un peu dure car au moment où la flèche est partie il a été effrayé par quelque chose et commençait à contracter ses muscles pour s'enfuir. Je suis désolé mais je n'ai rien de mieux.
- Merci mais je dois malheureusement refuser, je suis prêtre et, comme vous le savez, j'ai fais serment de préserver la vie, par conséquent je ne mange pas de viande.
- Peut être qu'aujourd'hui il serait bon de préserver Ta vie non ?
- N'insistez pas je vous pris.
Ils restèrent ainsi de longues minutes dans leurs métairies jusqu'à ce que le prêtre reprenne la parole.
- Au fait, je ne vous ai pas demandé votre nom.
- Et je ne t'ai pas demandé le tien.
- Je me nomme Dardalion, prêtre de la Source et vous ?
- Peu importe mon nom. Dors prêtre, tu en as besoin.
Sans chercher à prolonger la discussion, le prêtre s'endormi profondément. L'assassin, quant à lui, disparu dans les arbres.
Le lendemain matin, Dardalion se réveilla difficilement. Il avait mal au dos mais surtout, il ne sentait plus la présence autour de lui de son ordre. Il se concentra mais aucun esprit ne vint à sa rencontre. C'est alors qu'il se souvint de la scène de la veille, il avait été capturé par des mercenaires en quête de rançon. Ceux ci n'avaient pas l'air de savoir qu'un prêtre ne valait absolument rien et c'est sûrement ce qui l'avait maintenu la vie. Il remercia la Source et ouvrit lentement les yeux. Devant lui était assis l'assassin de la vieille. Il avait ôté sa capuche et on pouvait maintenant voir ses longs cheveux noirs. Il était entrain d'éplucher des fruits afin de les faire sécher. Il tendit une pomme à Dardalion qu'il accepta sans hésiter.
- Merci de m'avoir sauvé la vie hier je...
Mais l'assassin ne semblait même pas l'écouter, il était concentré sur un petit fruit rouge, apparemment très solide, que Dardalion ne connaissait pas.
- Écoute prêtre, je ne peux pas rester avec toi ici, il faut que je rejoigne Skarta au plus vite néanmoins si tu le désires tu peux m'accompagner.
- Merci mais je n'ai rien à faire à Skarta, ma vie est avec mes frères.
- Et où sont ces frères ?
- Je...
- Bon après tout ça ne m'intéresse pas, si tu ne veux pas me suivre au revoir !
Il se leva promptement et se dirigea vers son cheval.
- Attendez ! Je viens avec vous !
- Alors tu aura besoin de vêtements, prends ceux d'un des cadavres.
- Je... je ne peux pas. Ils sont remplis de souvenir de haine et de meurtres, je ne peux pas souiller mon esprit ainsi.
- Écoute prêtre, je ne peux pas non plus me plier à toutes tes fantaisies. Pas de viande, pas de vêtements, comment veux tu survivre sans tes frères ? Prends ces vêtements mais je doute qu'ils te conviennent mieux.
Il était maintenant au niveau de son cheval et sortit de son deuxième sac des vêtements de rechanges. Contrairement aux autres ils n'étaient pas entièrement noirs mais plutôt normaux. Les bottes étaient en cuir marron, sans éperons. Le pantalon lui était dans un tissu que Dardalion ne connaissait pas mais qui avait l'air très solide...
- Merci.
Alors que le prêtre s'habillait en se concentrant pour ne pas brouiller son esprit, il fut soudainement submergé par les souvenirs que portaient ces vêtements. Toute une vie d'errance et de meurtres. A vivre de ville en ville en fonction des contrats. Il sentait son esprit quitter son corps lorsque tout disparu, aussi soudainement que s'était venu. L'assassin quant à lui faisait les derniers préparatifs. Il attacha avec précaution le sac de provisions et alla effacer les dernières trace de leur passage.
Puis ils partirent, à deux sur son cheval. Pendant plusieurs heures ils ne dirent pas un mot. L'assassin scrutait sans cesse les alentours alors que Dardalion se concentrait pour essayait de retrouver sa communauté. Mais en vint. Il se décida finalement à quitter son enveloppe corporelle. Son esprit s'envola et il pu ainsi avoir une vu d'ensemble sur la forêt. Il distinguait chaque détail, le chemin sur lequel ils voyageaient, le campement même. Il voyait les animaux entrain de chasser pour survivre. Plus loin au Nord il y avait une patrouille Vagrianne à cheval menait par un chef apparemment très énervé. Mais aucun signe d'autres prêtres. Qu'avait-il bien pu leur arriver ? Ils n'auraient jamais abandonné l'un des leurs. Il suivait maintenant le cours d'une rivière lorsque des paroles se firent entendre. C'était l'assassin qui lui parlait. Il s'empressa de rejoindre son corps et y arriva pile pour entendre:
- Au fait, je me nomme Waylander.